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Duran Duran : "Liberty" Strip-tease jeudi 27 septembre 2007, par |
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Intronisé comme le ratage absolu par la presse musicale à l’époque de sa sortie, Liberty a longtemps été le souffre-douleur de la discographie de Duran Duran, groupe qui a déjà longtemps porté le chapeau de la ringardise affichée des années 80. Pour les fans, il est le pire album des cinq garçons de Birmingham ; pour les autres, il n’est qu’une vaste blague, une sérieuse tranche de rigolade, une zone d’ombre dérisoire dans l’histoire d’un groupe qui a déjà du mal avec sa réputation. Retour sur une ambulance sur laquelle on a déjà beaucoup tiré.
Il faut le dire : les photos de groupe prises à la tristement célèbre Foire du Trône de la région parisienne n’ont peut-être rien arrangé non plus. Très différent, cet album intronise enfin Warren Cuccurullo comme un membre à part entière du groupe (alors qu’il accompagnait Simon Le Bon, Nick Rhodes et John Taylor depuis le départ du guitariste Andy Taylor), échappé de Missing Persons et ancien guitariste de Frank Zappa ; à cela s’ajoute également le batteur Sterling Campbell, qui allait ensuite devenir membre de Soul Asylum et musicien pour David Bowie. En d’autres termes, Duran Duran allait passer d’une formation funk, après Notorious et Big thing, à des inspirations plus rock. En vérité, Liberty est une sorte d’exercice assez proche des contributions musicales de Prince. Assez pour l’introduction ! Liberty est très différent du reste de la discographie de Duran Duran, et va permettre à la formation anglaise d’évoluer vers le son de leur célèbre Wedding album. Liberty mélange à la fois des inspirations de pop très estivale (Violence of summer en est un témoin presque trop visible) à des envolées qui vont clairement s’inspirer d’un rock américain très proche de la Californie. En fait, les bons ouvrages ne manquent pas parmi les onze titres plutôt dynamiques et entraînants de cet album qui fait briller les trois lettres de la pop d’une façon presque trop criarde. Serious est à mon sens le meilleur morceau jamais écrit par le groupe, bien que très différent du reste de leur carrière. Il les emmène dans une pop/rock alternative, piste qu’ils auraient pu, à mon avis, explorer plus amplement. A ce véritable joyau s’ajoutent le nostalgique et sirupeux My antarctica (qu’on se surprend à détester au bout de plusieurs écoutes, pour ensuite y revenir honteusement) mais également le tonitruant Read my lips, véritable mélange de funk et de rock pour boîte à strip-tease. C’est un double jeu de mots qui est à l’origine du titre de l’album et également du titre de la chanson éponyme : si Liberty peut signifier "liberté" en anglais, il possède également le sens de "libertin". En fait, Liberty est un album définitivement sexuel : les rythmiques sont clairement orientées dans ce sens, avec ce quelque chose d’à la fois langoureux et insistant, comme des avances intenses et appuyées, alors que ça et là, Cuccurullo pose ses guitares léchées et rageuses, comme prêtes à bondir sur la première proie venue. Et même Simon Le Bon se surprend à ronronner puis à rugir d’une façon assez déconcertante : du tourbillonnant Hothead au hard-rock (non, vous ne rêvez pas) de First impression, il est certain que cet album en déboussole plus d’un, non seulement parce qu’il ne cadre absolument pas avec l’image musicale que l’on se fait de Le Bon, Rhodes et de leur bande, mais également parce qu’il réussit à synthétiser tous les styles musicaux qui étaient en train de se rencontrer au tournant des années 80 et des années 90 : une sorte de rock un peu dance sur Can you deal with it ?, du rock répétitif et presque trop crasseux sur All along the water, et sur Read my lips, c’est un funk cochon qui se taille la part du lion. Les deux derniers morceaux de l’album méritent une attention particulière : Venice drowning est atmosphérique et exprimental, presque progressif dans l’utilisation des synthés et même des guitares, et Downtown termine l’album dans une explosion de phéromones, avec une alchimie clairement sexuelle entre les instruments corrompus dans ce titre qui se pavane comme une obsession entre un funk obscène et une sorte de démonstration des talents de soliste de Cuccurullo, ajoutant une touche presque pornographique à ce morceau qui présente une véritable ode à la débauche. En fin de compte, même si on comprend que cet album n’ait plu ni aux fans, ni aux critiques musicaux de l’époque (et même d’aujourd’hui), il ne faut pas non plus oublier qu’en 1990, Duran Duran était à un tournant de sa carrière et cherchait à redéfinir son image et ses tonalités dans un paysage musical résolument changeant, tout en ayant abandonné son ancienne maison de disques. Cela fait quand même beaucoup de facteurs malheureux pour un seul disque qui, même s’il ne présente rien de résolument nouveau, présente une synthèse presque historique de son époque musicale, avec tout de même des morceaux bien ficelés, qui souffraient parfois d’une surproduction telle qu’ils en prenaient des allures de mauvais juke-box. |
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Il y a 6 contribution(s) au forum. ![]() (1/4) 5 avril 2010, par Administrator ![]() (2/4) 1er février 2010, par Joffrey Depierreux ![]() (3/4) 24 avril 2008 ![]() (4/4) 26 novembre 2007, par sylvainc |
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Duran Duran : "Liberty" 21 décembre 2007, par Blue Silver [retour au début des forums] J’ai découvert Duran Duran en 84 avec la chanson tube : "The Reflex", depuis j’achète tous leurs disques : "Notorious", "Big thing"... jusq’au petit dernier "Red Carpet Massacre" qui est une vraie belle réussite. Tous ces disques je les aime et les écoute souvent (même l’étrange "Medazzaland"). Ma chanson préférée est "The Chauffeur" qui clôture de manière magistrale l’album "Rio" sorti en 82, mais, malgré tout ce que tu peux dire, "Liberty" est moins bon et s’il y a un disque de Duran Duran a éviter c’est celui_là. Duran Duran : "Liberty" 25 avril 2008 [retour au début des forums] Je précise que je suis les duran depuis 1981... je collectionne aussi
_ !!!! RCM pour moi est de loin, le plus mauvais album de duran duran, pas tant par les chansons qui sont globalement très bonnes avec un plus pour zoom in et dirty great monster, mais pour la production très mauvaise de l’album, timbaland est ici un mauvais choix de collaboration, que du réchauffé, les titres sonnent comme des maquettes et ne prennent vraiment de l’épaisseur et de l’intensité qu’en live, exceptés Falling Down et RCM, les seuls à peu près bien produits - un Nile Rodgers aurait fait 10 fois mieux ; même la pochette et le livret, c’est du déjà vu, donc grosse déception pour moi
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